Se nos había pasado anunciar este número de la nueva serie de la Revue d’histoire des sciences humanes, 28 (enero 2016) sobre nuevas figuras de la animalidad en las ciencias de lo psíquico. Revisando la visión de la historia de la psicología que se suele ofrecer desde la historia animal, este número presenta una historia donde los animales, más allá de su habitual explotación experimental, aparecen como colaboradores, pacientes e incluso terapeutas. Os dejamos aquí la presentación y el índice.
Psychiatres testant des produits toxiques sur des chiens, psychologues bombardant des chèvres « psychonévrosées », psychothérapeutes arrachant des bébés singes à leurs mères pour les observer…, au titre de l’histoire animale les disciplines psys semblent se situer sur une ligne classique : celle d’une vision utilitaire des animaux, exploités et sacrifiés sur l’autel de la science. Selon certains chercheurs, si les savoirs psys ont, depuis Darwin, souligné les similitudes entre l’esprit humain et animal, ils n’auraient ainsi pourtant pas aidé à réduire l’écart entre l’un et l’autre. Dans l’histoire des sciences du psychisme, comme ailleurs, étudier les animaux ce serait être essentiellement confronté au récit de leurs souffrances.
Ce numéro porte un regard différent sur ce lien entre animaux et sciences du psychisme et montre que les secondes ne se sont pas seulement construites contre les bêtes mais aussi en collaboration avec elles, dans des rapports d’influences mutuelles, au dedans et au dehors des laboratoires. À côté des cobayes d’expériences, les psys ont fait surgir d’autres figures de l’animalité, percevant les animaux comme des partenaires, des patients, et même, comme des thérapeutes. En revisitant l’histoire psy sous cet angle, l’objectif n’est pas seulement de contribuer au renouvellement du regard sur l’histoire animale, il est aussi de participer à la réflexion sur la façon dont penser avec les animaux peut aider à penser les sciences de l’homme.